samedi 12 mars 2011
rupture de carême
Attaquons la dégustation chez Augé avec le premier de la file en arrivant de l'Etoile : Christian Binner et commençons avec ses pinots noirs (deux, le 2009, facile et la cuvée Béatrice 2008, plus complexe). On continue avec son voisin, Emmanuel Houillon : un poulsard 2009 (Pupillin), un étage au-dessus en douceur. Chez Stéphane Tissot, un trousseau singulier 2009. Enfin, un ploussard point barre 2009 de Philippe Bornard (que je ne connaissais pas), plus brut. Pour la suite, je file chez Naturalia, de l'autre côté de Saint Augustin, pour un bon gros reblochon fermier. J'avais fait une halte chez René le boulanger et avalé une mini-tarte à la tomate sortant du four, mais je n'attaquerai pas les blancs sans grignoter en parallèle. La maison Augé nous offre une baguette. Quel blanc boire avec le Reblochon ? Evidemment, pas d'incompatibilité chez Dupasquier avec un verre de Jacquère 2009, nous sommes toujours en Savoie. Surprenant, Stéphane Tissot, qui garde sa casquette, propose un vin jaune 2004. Le meilleur accord revient à Binner avec son Pinot gris, même s'il dit ne pas s'intéresser aux accords mets-vins comme les sommeliers qui l'énervent. Ira-t-il au Baratin ce soir ? Non, le dîner est prévu au Bistral et lundi ça se passe aux Fines gueules. Ce même lundi, 'les vignerons du Sud-Ouest' seront au sous-sol de J'Go (2, rue Drouot). Nous les avions vu il y a deux ans à la brasserie de l'Etoile. C'était notre découverte des eaux de vie de Cazottes, mais aussi de très bons vignerons. Notons Matthieu Cosse et Dominique Andiran. Il y aura aussi Gramenon. Parions que Sébastien Lapaque, qui hantait l'Etoile il y a deux ans, sera là lundi. En attendant, continuons sur le reblochon avec les deux autres Alsaciens : Schueller propose un Gewurz, aérien (sans doute le vin le plus mémorable de la journée) et Ostertag, plus moine concentré que jamais, un riesling Muenchberg, carrément ailleurs. Nous reviendrons en fin de journée pour un Gewurz de Binner (on dirait qu'il n'a pas bougé d'un pouce sur le trottoir du matin au soir, chapeau !). Direction Taillevent pour finir le reblochon avec une tradition du boulanger faisant face aux Caves. Un verre de bulles de Moutard (pas de nez) en apéritif, puis nous enchaînons les bouteilles (au total, une cinquantaine réparties sur deux tables, essentiellement bourgogne et bordeaux). Un verre de Kienstler, dont Binner nous dira plus tard qu'il est un des plus soufrés d'Alsace... La star de la table bourguignonne est un Gevrey Chambertin de Séraphin, tout en rondeurs. Difficile de boire autre chose après... mais le tarif, environ quarante euros, calme les ardeurs des acheteurs. Le personnel déjeune en deux groupes avec des provisions d'Hugo Desnoyer. Brice partage le reblochon en sandwich. Toujours les mêmes tranches pain mou avec jambon-fromage reconstitué, pas bon, mais malheureusement pas de gougères comme autrefois. Belles étiquettes de bordeaux (Phélan Ségur, d'autres chateaux classiques). Provision de thé chez Mariage : thés précieux en boîte blanche : Lotus blanc, Orchidée bleue, Brumes d'Himalaya et Thé des Mandarins : appellations touristiques, mais thés de qualité. J'étais en manque ces derniers jours, réduit aux sachets Lipton ramassés au spa. Ouf ! Autre urgence : trouver deux pots de confiture pour le petit déjeuner de demain. Retour chez Naturalia : une aux figues, l'autre aux framboises. En prime, du riz sauvage et des lentilles pour retrouver l'esprit du carême (il serait temps !). Un passage à Drouot, où Philippe a perdu patience et ne m'a pas attendu (le bus n'avançait pas). Un autre chez Lavinia, qui sert du Pacalet (trois bouteilles) au verre avec sa machine à verser automatique. En face, la Maison du Chocolat. Impossible de résister à la tentation d'un petit assortiment, dont la moitié 's'évapore' dans le bus, l'autre moitié ne passera pas la soirée. Quel délice ! Je me charge de magazines alors que le temps passe à la pluie : The World of Interiors, AD Italie, très épais, le Living de Martha Stewart et, palme du poids, le magnifique Paris Journal de Depardon, un régal pour le photos bien sûr, avec de vrais textes de vie. Un modèle. Pas revu le Pudlo Paris dans les librairies visitées aujourd'hui, mais lu le livre noir de Rubinmantoux qui ne grandit pas Fayard. Le pauvre Sébastien Demorand, pourtant ancien pote de Rubin, y est traîné par les cheveux, quelques autres ont droit à des qualificatifs désobligeants, le tout n'ayant ni queue ni tête. Périco et Petitrenaud sont particulièrement gâtés par les méchancetés gratuites. Ils ne sont pas seuls : Couderc en prend aussi pour son grade, mais beaucoup d'autres ne sont pas mentionnés. Pourquoi ? Au retour, l'émission de France Inter interrompue la semaine dernière par la panne d'électricité : l'Atelier de Vincent Josse, sous le charme d'Alain Passard s'excitant sur les légumes et les jardins. Oui, mille fois oui aux légumes et aux fruits ! Reste que les grandes émotions de table ne sont pas là... mais bien sur des viandes fabuleuses ou des poissons et crustacés, des émotions exceptionnelles maintes fois offertes par l'Arpège. Heureusement, malgré le discours, Passard sait encore surprendre, par exemple avec du gibier. Mais la lecture de ses menus n'apporte guère de surprise. Pas un mot sur le vin durant toute l'émission... Il est temps pour France Inter de faire traiter la gastronomie par un connaisseur au lieu du premier lou ravi venu, béat.
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